samedi 31 août 2013

Un week end entre désert et Pacifique

Le premier week-end de juillet, avec une autre bénévole, Alizée, nous avons profité d'avoir trois jours pour aller découvrir Nazca, Paracas et l'Oasis de la Huacachina, à Ica.


Nous partons donc vendredi soir, direction Nazca. Départ 21h30, un petit dîner à bord, dodo, arrivée à Nazca vers 7h. On demande des infos à la station, un gars qui bosse pour une agence de tourisme peut nous fournir un guide pour faire un tour entre le mirador de Nazca et le cimetière de Chauchilla. On prend notre ticket pour l'après midi, puis on va prendre un petit déj juste en face de la station. Œufs brouillés, pain, thé, jus de fruits frais...c'est le ventre rempli que nous commencerons la journée. 8H, le guide est là, on prend la direction du désert de Nazca. Un premier petit arrêt sur une colline, on pourra observer les premières lignes. En tout, plus de 1500 lignes parfaitement droites ont été recensées, ainsi que plus de 1000 formes géographiques et 45 géoglyphes (les fameux dessins auxquels on pense tous quand on nous dit Nazca). Ces lignes sont là depuis près de 2000 ans, la civilisation Nazca ayant vécu entre -200 et 600 après JC.
On ira ensuite jusqu'au mirador, une tour métallique le long de la Panaméricaine, qui permet d'observer 2 géoglyphes et demi. On verra donc la main et l'arbre. Le lézard quant à lui a été en partie détruit par la construction de la route, mais on peut observer le bout de sa queue.

Plusieurs hypothèses existent sur le pourquoi de ces lignes. La plus probable, celle de l'allemande Maria Reiche, qui a consacré une grande partie de sa vie à l'étude de ces lignes. Pour elle, les lignes formeraient un gigantesque calendrier astrologique. En effet, elle constata que certaines lignes suivaient le mouvement du soleil les jours de solstice.
Pour d'autres, ces lignes sont la représentation d'un site rituel, ou bien étaient destinés aux Dieux. Enfin, pour d'autres, ces lignes seraient l’œuvre d'extraterrestres...Bref, on ne saura jamais vraiment quelle est la vrai raison de ces lignes.
Ce qui est sûr, c'est que plusieurs sont directement liées à Cahuachi, le centre cérémoniel le plus important de la civilisation Nazca. Certaines lignes partent de ce centre, et font plusieurs dizaines de kilomètres, le tout parfaitement rectiligne.
Il est aussi prouvé qu'autour des géoglyphes, avaient lieu des sortes de processions. Il a été prouvé que ces dessins ont été piétinés par un grand nombre de personnes, et des restes de poteries ont été découverts autour. Rituel pour les Dieux ? Offrandes ?

Comment ces lignes sont-elles encore visibles est une des questions que l'on s'est posé. La réponse peut paraître compliqué, mais est en fait simple: cela est dû au climat local. Nous sommes au milieu d'un désert, un des plus arides au monde, 2 heures de pluie par an, soit 30mm (ça change de la Bretagne!!!!!!). L'été, au sol, la température peut atteindre les 45°C. L'air froid, en choquant avec la chaleur du sol, crée des petits tourbillons qui vont nettoyer les lignes. Il n'y a ni sable, le sol étant composé de gypse, ni poussière, ni pluie, ni vent... les lignes restent donc intactes. Le seul phénomène qui abîme les lignes lors de son passage est El Niño, qui affecte cette zone du Pérou tous les 3 à 8 ans (El Niño est un courant chaud qui au contact des courants froids d'Humbolt, provoque de fortes pluies, qui peuvent être dévastatrices pour plusieurs régions d'Amérique du Sud).


La façon la plus simple de profiter des lignes de Nazca est de monter à bord de petits avions (parfois dans un état qui laisse à désirer), et ainsi, de survoler une plus grande partie des géoglyphes. Nous n'avons pas voulu le faire pour plusieurs raisons : d'une part, le prix (150$ pour 30 minutes de survol), d'autres part, plusieurs personnes m'ayant parlé du fait que c'était parfois dangereux, et enfin, personnellement, n'étant pas une grande fan des sensations fortes, me retrouver dans un avion qui fait des choses pire que les montagnes russes...je n'aurai pas vraiment profité du vol !!! (Et j'aurai mon lot de sensations fortes un peu plus tard dans le week-end).

La Panaméricaine est un système de route de plus de 25000 km de long, qui relie l'Alaska à Buenos Aires, Argentine. Sa construction a commencé en 1923.





sur cette photo, on peut voir les dégâts provoqués par El Niño


la main

l'arbre

un triangle

la queue du lézard

détail de l'arbre

la Panaméricaine



Sur certaines photos, vous pourrez remarquer des traces de roues...avant que l'endroit ne soit considéré Patrimoine Culturel de l'Humanité par l'UNESCO en 1994, les paysans coupaient à travers le désert pour se rendre sur leur lieu de travail...sans se soucier des lignes.


Nous prenons ensuite la direction du cimetière de Chauchilla, situé de l'autre côté de la ville. Pour y aller, on traverse de le désert, et nous sommes surprises d'y voir de nombreux endroits « verts ». Le guide nous explique que de grandes multinationales étrangères se sont installées dans la région pour y faire de la culture de raisins et autres produits. Pour cela, elles vont puiser l'eau dans les nappes phréatiques, laissant les paysans locaux sans eaux. Ces derniers utilisent des aqueducs souterrains qui datent de la période pré-inca, mais peu à peu, ils se retrouvent asséchés. Au bout d'un moment, on quitte la route, et on emprunte une piste. Le paysage est bien joli, le désert, des dunes aux couleurs variées (cela est dû au fait que la plupart renferme des mines d'or, de fer...). A un moment, on voit des croix plantées dans le sol, le guide nous expliquera qu'il s'agit du cimetière des gens du coin. En effet, ceux qui n'ont pas les moyens d'enterrer leurs morts dans les cimetières officiels (il faut compter 700$ pour une concession) le font dans des cimetières illégaux. Les croix blanches pour les enfants, les autres pour les adultes. Et toutes sont tournées vers l'est et le soleil levant. Un peu plus loin, nous arrivons enfin au cimetière de Chauchilla, ou plutôt ce qu'il en reste. En effet, la zone a été pillé sur environ 85% de sa surface, les pilleurs venant cherches les poteries principalement, détruisant le reste. Cependant, on peut encore observer 12 tombes, individuelles ou collectives. Toutes les momies ont à leurs pieds des porteries avec des offrandes (maïs, textiles, coquillages, cuys (=cochons d'inde) ), et toutes sont tournées vers l'est. En effet, les gens croyaient en une seconde vie, et donc tournaient leurs morts vers le soleil levant, qui indiquait le chemin à suivre. Ce cimetière date de l'époque pré-inca, et appartenaient à la civilisation Nazca et/ou Huari.




les trous que l'on peut voir sont d'autres tombes, mais qui ont été pillées














Nous quittons Nazca en fin de matinée, direction Paracas, à environ 4h de là. Sur la route, nous sommes en plein milieu du désert... de grandes étendues arides à perte de vue. Une fois à Paracas, on pose nos affaires dans un hôtel, on réserve un tour pour le lendemain matin aux îles Ballestas et après midi dans la réserve nationale, puis on va faire le tour du village. L'océan pacifique à nos pieds...que ça fait du bien de revoir la mer après 2 mois !!!!! On se ballade donc le long du malecon, puis le tour du village est vite fait, c'est tout petit et il n'y a pas grand chose !! On va donc se poser à l'hôtel en attendant de ressortir un peu plus tard pour dîner.





Après un petit dej rapide dans la chambre, on est prêtes pour l'excursion aux îles Ballestas. Nous voilà donc parti avec plus d'une vingtaine d'autres touristes à plus de 50km/h en pleine mer. On passe devant un candelabre géant tracé dans le sable depuis au moins 150 ans. Par qui? Pourquoi? Le mystère reste entier. Puis nous commençons à apercevoir de plus en plus d'oiseaux...pas de doute, nous approchons des îles Ballestas. Ce petit archipel est un repère pour des milliers d'oiseaux de différentes sortes : cormorans, pélicans, manchot de humbolt...en tout, plus d'une soixantaine d'espèces y cohabitent. Ces îles ont une importance économique pour le Pérou. En effet, au XIXème siècle, l'exploitation du guano, ensuite expédié vers l'Europe et l'Amérique du Nord rapportait beaucoup au Pérou. Mais depuis le milieu du XXème siècle, l'exploitation est limité. L'extraction du guano ne se fait que tout les 7 ans, pendant 3 à 4 mois.
En plus d'oiseaux, on trouve sur ces îles une multitude de lions de mer, et des dauphins (que nous n'avons pas eu la chance de voir).























Après près de 2h30 en mer, retour à l'hôtel en attendant le départ pour la 2ème excursion de la journée, le parc naturel de Paracas. Ce parc naturel comprend océan et désert, une des régions les plus arides du monde. En effet, même s'il ne fait pas une chaleur accablante, du fait de l'espèce de brouillard constant, ici il ne pleut presque jamais...c'est donc du sable à perte de vue, et aucune végétation à l'horizon.
Il y a des plusieurs millions d'année, ce qui est aujourd'hui un désert était l'océan, on peut donc voir des fossiles d'escargots de mer. Ce désert rejoint l'océan Pacifique, par endroit par de grandes falaises abruptes, et à d'autres endroits par des plages, de diverses couleurs. Jusqu'en 2007, le symbole de ce parc national était la Cathédrale, malheureusement, cette année là, un séisme a fortement endommagé cette structure rocheuse naturelle.









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Puis, plutôt que d'aller manger, nous décidons de marcher dans ce désert et de rejoindre le lieu où se trouvent les restaurant (quand une grande partie du groupe rejoint les restaurants en bus pour y manger). On se ballade donc le long de l'océan...où on peut voir plusieurs vautours voler à ras du sol, et de nombreux cadavres de loups de mer et d'oiseaux.







Nous quittons ensuite Paracas en fin d'après midi, pour rejoindre Ica, et surtout la Huacachina, oasis aux portes du désert. Quand nous arrivons, il fait nuit, on ne prend donc pas vraiment conscience de l'ampleur de ce qui nous entoure. Le lendemain matin, au réveil, le brouillard persistant cache ces dunes immenses de sable. Le temps de prendre le petit déjeuner (et d'attendre pendant 30 minutes le cambio...), le soleil s'est levé.




Nous commençons la matinée par une visite de la bodega El Catador, qui se trouve à quelques kilomètres de là. Les vignes sont beaucoup plus hautes qu'en France. Et le raisin est encore piétiné, à l'ancienne. Et contrairement à la France où le vin est stockés dans des fûts en chêne, ici ils sont en argile. La visite se finira par une dégustation de divers vins et pisco, produits sur place.







Le pisco est une eau-de-vie de raison, boisson nationale péruvienne. Il est généralement consommé sous forme de cocktail, dont le fameux (et ma foi bien bon) Pisco Sour : dans un shaker, mettre 3 doses de pisco, une dose de jus de citron vert, une dose de sirop de sucre de canne, un blanc d'oeuf, des glaçons. Remuer le tout, servir dans un verre, encore meilleur quand il est saupoudré d'un peu de cannelle !!


Après cette visite, nous revenons à la Huacachina pour déjeuner, prendre des forces. Puis, ayant du temps avant notre tour en buggy, nous décidons de faire l'ascension d'une dune ( qu'Alizée avait déjà monté au lever du soleil). Chacune à notre rythme (et oui, je suis toujours la plus lente^^), on commence donc à monter...mais dans le sable, c'est 3 pas en avant 2 pas en arrière. Dur dur !!! Et la chaleur n'aide pas. Je grimpe, je grimpe, mais je n'arriverai pas au sommet. Je préfère m'arrêter avant, je commence à avoir mal au genou. Mais de la hauteur où je me trouve, je peux apprécier l'immensité de ce désert. Des dunes de sable à perte de vue, c'est splendide et impressionnant. La descente jusqu'à l'hôtel sera très rapide. 1h30 pour monter...5 minutes pour descendre!!! Et en attendant Alizée qui a poursuivi sa route, petite pause hamac. C'est là que nous attendons 16h et le départ de notre tour en buggy dans le désert.

















Et pour finir notre week end, l'unique façon de découvrir plus du désert est de faire un tour en buggy. Au programme, du sable, des sensations fortes, du sand boarding... je ne fais ce tour que pouvoir profiter du désert, car le reste, c'est tout ce que je déteste !! Nous voilà donc 6 dans le buggy, plus le chauffeur, qui commence en douceur, mais très vite, la vitesse augmente, et nous voilà à 80km/h dans les dunes. Ca monte, ça descend, parfois à pic...j'ai beau fermer les yeux, les sensations que cela procurent, je ne suis pas fan du tout, c'est pire que les montagnes russes!! Mais sur les parties plus tranquille, on peut prendre l'ampleur du désert. Du sable, du sable et encore du sable. Par endroit, on peut voir ce qu'il reste d'anciennes oasis désormais asséchées. D'une dizaine qu'il y avait encore il y a de cela quelques années, la Huacachina est la dernière, mais son niveau d'eau diminue d'année en année. On fera plusieurs pauses sand board, mais pour ma part, je ferai les descentes à pied^^ Et nous profitons des couleurs du soleil qui petit à petit, descend, créant des jeux d'ombres et de lumières magnifiques. Malheureusement, on ratera le coucher de soleil à 5 minutes près...mais le spectacle qu'offre le ciel, mélangé aux couleurs du désert, reste magique. Sur le retour, nous aurons quelques petits soucis avec le buggy...le tuyau reliant le réservoir au moteur est cassé...il faudra donc le rafistoler avec les moyens du bord. Et malgré le fait d'avoir perdu pas mal d'essence, on arrivera quand même à bon port, alors que la nuit tombe, nous donnant une belle image de l'oasis illuminée au milieu de ces dunes.

Petite anecdote : sur la fin du parcours, pour récupérer le retard pris lors de la réparation du buggy, nous allions un peu vite...et ça sautait dans tous les sens...à un moment, tellement fort que j'en perds mes lunettes. Obligée de crier pour faire arrêter le buggy et chercher les lunettes...qui heureusement ne sont pas tombées par terre, juste sous le siège de devant...au final, plus de peur que de mal !!!!





















Et pour finir ce week end, nous étions censées prendre le bus à 20h pour Arequipa, et arriver à 8h le lendemain matin...sauf que le bus que nous devions prendre à eu quelques problèmes. Nous sommes donc coincées jusqu'à 1h du matin sur Ica. On monte dans le bus qui arrive, mais il n'y a pas de place pour tout le monde. Alors que certains feront le trajet jusqu'à Nazca debout, nous le ferons dans la cabine du chauffeur où il fait un froid glacial...A Nazca, on peut remonter dans le bus, et nous arriverons finalment à Arequipa à 14h...