samedi 22 juin 2013

Puno et le lac Titicaca

Après Cuzco et la Vallée Sacrée que nous quittons le jeudi 6 au matin, et après un trajet de 6h en bus, au milieu de paysages divers (lacs, montagnes enneigées, bidonvilles, petits villages, zones plus désertiques, la ville de Juliaca), nous arrivons à Puno, ville au bord du fameux lac Titicaca, plus grand lac d'Amérique du Sud, à cheval entre Pérou et Bolivie.

Une fois de plus, c'est à la gare routière que l'on trouvera notre logement, négocié qui plus est. De 50 soles, on arrive à avoir la chambre à 30. La personne nous donne une carte, et nous précise de dire qu'on vient de sa part.

On prend donc la direction du centre du Puno, à 1,5km de là, en compagnie d'autres français rencontrés dans le bus, on se séparera sur la Plaza de Armas, chacun en direction de son hôtel. On trouve le notre, et quand on dit le prix qu'on a négocié, le gérant tire un peu la tête...Qui plus est, il n'y a plus de chambre double disponible, nous aurons donc une chambre triple, ce qui lui fait perdre un lit. Mais nous, on ne démord pas, on nous à dit 30, on ne paiera pas plus !!

Une fois qu'on a notre chambre, notre objectif est de trouver l'agence que Ricardo (petit fils de la dame chez qui je loge) m'a recommandé. On arpente donc la rue principale de la ville, puis des artères secondaires, mais n'ayant pas l'adresse, on ne trouve pas. Heureusement, j'ai le numéro de téléphone, un coup de fil plus tard, René de son nom vient nous retrouver sur les marches devant la cathédrale, nous explique ce que comprend le tour sur le lac, et on se donne donc rendez-vous pour le lendemain matin.

Puno n'étant pas une ville au grand attrait touristique, on visite la cathédrale puis on va se poser dans un salon de thé. Au programme, un bout de gâteau mangue chocolat, accompagné d'un maté de coca (il commence à faire froid, et nous sommes en altitude, 3830m !!!).
Retour à l'hôtel, on a fait le tour du centre, et il fait nuit...Une bonne douche chaude, et on ira dîner, ce soir ce sera trucha. Et on a réussi à avoir le pisco sour gratuit. Les nuits à Puno sont fraîches, c'est donc bien couverte que je sors !!









Après ce dîner fort sympathique, retour à l'hôtel...et on réalise que nous sommes juste au dessus d'un bar karaoké, c'est donc soirée musicale dans la chambre, malgré le fait que ça ne chante pas forcément très bien en bas. Mais cela ne m'empêchera pas de m'endormir.

Le lendemain matin, après un petit déj sous la véranda de l'hôtel, qui nous donne une vue sur la ville et le lac, on descendra retrouver René qui attendra avec nous jusqu'à ce que le mini bus arrive et qu'on grimpe dedans. D'ailleurs, 2 autres personnes qui étaient à l'hôtel monterons avec nous. On est donc parti, direction le port. Nous serons au total un groupe d'une trentaine de personnes, dont deux autres français, mais qui ont leur propre guide. Une fois tous dans le bateau, une présentation général du programme pour les 2 prochains jours, une présentation de la nationalité de chacun (américain, italien, suisse, hawaienne, allemand, espagnol (pardon, il s'est présenté en tant que basque...), polonais, bref un bon melting pot principalement européen), et on est parti pour Uros, archipel d'îles flottante. On fera le voyage à l'arrière du bateau, je préfère être dehors, le bateau n'étant pas mon moyen de transport préféré.

Au bout d'une petite heure, nous arrivons dans l'archipel d'Uros, constitué d'environ 65 îles flottantes. On nous dirige vers une des îles (c'est un système de rotation, pour que chaque île reçoive équitablement les touristes). Nous aurons le droit à l'île Machaqa Marka. Une fois débarqué, on nous explique comment sont formées ces îles flottantes (au passage, quand on pose le pied sur l'île, on sent vraiment qu'on est sur l'eau). Ces îles sont construite en roseau (totora). La base sont les racines de roseaux, qui forment des blocs, qui sont joints entre eux, pour obtenir la taille souhaitée. Ces blocs, une fois joints par un système de cordes, sont ancrés au fond du lac (qui n'est pas très profond à cet endroit). Puis, sur ces bases, plusieurs couches superposées de roseaux séchés forment le terre plein. Les maisons, le mobilier et les bateaux sont également tous construits à partir du roseau. Sur chaque îles vivent 2 à 3 familles, qui se chargent de l'entretien de leur île. Chacune à un « chef », et l'ensemble de l'archipel a un « maire » . Tous les 2 mois environ, il faut remettre une couche de roseau, pour que la plate-forme de l'île ne soit pas trop humide.

Une fois la présentation faite, on est réparti dans les différentes maisons de l'île, où la famille nous expose son artisanat...se retrouver à 6 touristes, donc 15m², avec un étalage d'objet et tissus devant soi...avec la sensation de devoir acheter, c'est un moment quelque peu désagréable, on ne sait pas trop comment gérer le truc...comment dire qu'on voudrait sortir, quand le passage est bloqué. Finalement, une française qui se trouvait dans la même maison que nous prend l'initiative de se lever, nous la suivrons bien soulagé ! Nous avons ensuite le droit à deux chansons par les habitants de l'île, une en quechua, l'autre en espagnol. Puis on nous propose de monter à bord de leur bateau, qu'ils appellent leur Mercedes Beinz, afin de rejoindre une île juste à côté. Nous refuserons, 10 soles pour ça...c'est vraiment abusé. Alors qu'un groupe part avec ce bateau, nous remontons à bord de celui qui nous a amené jusqu'à l'île, et direction l'autre île, Hananpacha. Un petit tour, ici c'est surtout artisanat, bar, et on peut aussi faire tamponner son passeport, contre 1 sol...par principe, je ne ferais pas tamponner le mien. Bilan de cette première étape sur l'île, je m'attendais à rencontrer une attraction touristique (après plusieurs lectures de plusieurs guides et forums), et c'est bien le cas...malgré tout, cela reste intéressant de voir comment sont construites ces îles, et comment durant très longtemps, le peuple Uros a vécût de cette façon là...Quant à savoir si aujourd'hui, ces gens vivent encore vraiment toute l'année sur les îles, cela restera un mystère...on veut nous le faire croire, mais j'ai quand même du mal à adhérer...





shéma de comment sont construites les îles d'Uros
















Après un petit problème de batterie, nous voilà partie pour 3 heures de navigation, direction l'île d'Amantani, qui se trouve à 36km de Puno...oui, 3h30 pour parcourir à peine 40km...je vous laisse imaginer la vitesse du bateau, on a le temps de profiter du paysage !!!









Vers 14h30, nous débarquons sur Amantani, île d'environ 10km², où vivent plus ou moins 800 familles (soit environ 4000 habitants), repartis en 8 communautés. Ici aussi, c'est un système de rotation qui désigne dans quelle communauté nous serons hébergés. Pour nous, ce sera la communauté Occosuyo. On est donc attendu au port, par des femmes majoritairement. On est réparti par 2, 3 ou 4 dans chaque famille. Nous serons avec un couple italo-espagnol, et c'est Ester qui nous ouvrira les portes de la maison où elle vit avec ses parents (ses 2 autres sœurs étant mariées, elles vivent avec leur maris et enfants dans des maisons voisines). Après une petite ascension, nous voilà arrivé, on nous montre notre chambre (attention la tête, les portes sont basses!!), puis nous avons une petite demi heure d'attente le temps de préparer le repas. On se baladera un peu, mais pas trop loin, ça grimpe sec !!! On redescend, et on nous sert le repas: sopa de quinoa, et une assiette avec différents sortes de pommes de terres, de plusieurs couleurs, et aux goûts plus ou moins sucrés, accompagné d'un morceau de fromage à moitié fondu et de quelques crudités. C'est bon, mais je n'arriverai pas à finir mon assiette, une fois de plus (trop de patate tue la patate!!). Et pour finir, le traditionnel thé, qui ici sera une infusion de muña, une plante locale, qui agit contre le mal d'altitude (il faut dire que le lac est haut perché), contre les maux d'estomac...bref, c'est une plante médicale qui sent bon, et dont le goût est plutôt agréable (avec toujours les 3 cuillères de sucre...lol).
Après ce repas fort agréable, nous montons accompagnés d'Ester jusqu'au terrain de foot local (et ça grimpe dur!!!), où nous rejoignons le reste des touristes, dont certains sont en train de faire un match (Pérou-Equateur ayant lieu le soir même, ce sera donc Pérou contre touristes, je ne sais pas qui a gagné, mais on voit que nous ne sommes pas habitués à l'altitude...alors que les péruviens ont joué le match sans trop d'effort, les non locaux ont souffert, et ont beaucoup tournés, car le souffle se fait court!!). 16H45, le groupe commence l'ascension jusqu'au temple de Pachapapa. Il me faudra un peu moins d'une heure pour monter, le tout en ayant de la muña dans les mains, on frotte, et on respire, ça donne un coup de peps, en effet, les poumons tournent à plein régime !! Dur dur l'altitude !! Mais une fois en haut, et après avoir fait trois fois le tour du temple, comme la tradition le veut, le spectacle qui s'offre à nous est splendide. Le soleil se couche, donnant au ciel des couleurs diverses...dommage, il y a des nuages, nous ne verrons pas le soleil disparaître dans le lac...mais le tout est quand même magnifique !!! J'entreprends la descente avant que la nuit ne vienne nous rattraper...Lancelot me rejoins au terrain de foot, et c'est armé de sa lampe que nous commençons à redescendre vers la maison. Nous ne savons pas si Ester vient nous chercher ou pas, nous la croiserons en chemin...nous descendons donc ensemble. Il n'y a peu d'électricité sur l'île, et donc pour une des premières fois de ma vie, je me retrouve dans l'obscurité totale...pas de lampadaires, rien que le ciel et les étoiles...Et lorsque je lève les yeux, c'est juste grandiose. Je n'ai jamais vu un ciel pareil...Des milliers d'étoiles brillent, on peut même voir la Voie Lactée...S'allonger dans un champ, entouré du silence, et profiter du spectacle...un moment unique et magique. Le froid me fera rentrer au bout d'un petit quart d'heure, je me reposerai dans la chambre en attendant le dîner, qui se composera d'une soupe de légumes et d'une assiette de riz et pâtes aux petits légumes, un vrai régal (je finirai mon assiette, un miracle!!). Un thé pour finir, il est l'heure de se préparer pour la soirée. En effet, une petite fête a lieue, et on nous propose de revêtir les tenues locales. Me voilà donc avec un haut blanc brodé à fleurs, une sous-jupe jaune, une jupe bleue, une ceinture multicolore, et le châle noir brodé à fleurs. Lancelot revêtira un pancho et un bonnet, et nous voilà parés !! On se rend à la salle communale, où tous les touristes sont comme nous ! Un groupe joue quelques morceaux, on nous invitera à danser...mais ici, rien de bien compliqué, on fait une ronde et on tourne en rond, pas de pas spéciaux. Par contre, une danse de 3 minutes et on est tous à bout de souffle...danser à plus de 4000m d'altitude, et qui plus est avec les chaussures de rando aux pieds...c'est pas ce qu'il y a de plus facile !! Après 3 ou 4 danses, et 6 ou 7 morceaux de musique, il est l'heure de rentrer. 22H, au lit !! On met le réveil à 5h30 le lendemain matin pour profiter du coucher de soleil.
Après une bonne nuit, quand le réveil sonne, on n'a pas le courage de sortir des couvertures. J'ouvre le rideau juste à côté de mon lit, et la vue est parfaite !! Ce sera donc depuis mon lit que je profiterai du lever du soleil...la classe quand même !! Le ciel passe de couleurs pastels à des couleurs plus fortes, et le soleil finira par sortir entre 2 arbres... il est 6h, il reste une heure avant le petit dèj, on se recouche donc !!
























l'île de Taquile, vue depuis Amantani















7h, le petit dèj est prêt...et qu'est ce qu'on se régalera !!!! Des sortes de petits pains frits, fait à l'instant...j'en mangerai 5, accompagnés de beurre et de confiture. Une fois le ventre plein, on se rend au port, où notre bateau part à 8h. Tout le monde est là, il ne manque qu'un guide...on partira sans lui. Direction l'île de Taquile, à une heure de navigation. On nous dépose sur un côté de l'île, puis une petite ballade de 45 minutes pour rejoindre la place centrale. Ça grimpe un peu, puis le chemin devient plat, ce qui permet de plus profiter du paysage. Le bleu profond du lac, le bleu azur du ciel...les terrasses cultivées, les petits villages...on se croirait au paradis !!! 10h15, nous voilà sur la place. On attend un petit quart d'heure que tout le monde arrive, puis on va s'installer dans un restaurant. Là, un guide nous expliquera les différents chapeaux,ceintures et châles de l'île, suivant la situation de la personne. Il y a un bonnet pour les enfants, un bonnet pour les célibataires, un autre pour les hommes mariés, et un autre pour les « responsables ». Une ceinture beige pour les célibataires, et une rouge pour les mariés. Pour ces derniers, une moitié de la ceinture est en tissu, l'autre moitié en tissu mélangé aux cheveux tissés de la femme. Sur cette île, une fois qu'on est marié, c'est à vie, le divorce n'existe pas ! Et pour les femmes, le châle n'est pas tissé comme sur l'île d'Amantani, mais à 4 pompons, un à chaque extrémité. Et le châle est porté différemment selon si célibataire ou mariée. Et ici, les choses sont simples. Lors de la fête de l'île, les jeunes hommes demandent aux jeunes filles célibataires si elles acceptent d'être leur promise. Ici, on ne répond pas de façon compliquée...on montre un pompon. Celui du oui, ou celui du non. Si c'est celui du oui, il y a un an environ de « fiançailles » avant le mariage, histoire de voir si on peut vivre ensemble ou pas. Et une fois qu'on a passé ce cap des un an, c'est finit ou c'est pour la vie. Il y a environ 2200 habitants sur l'île.





Ester, notre hôte

Amantani vue depuisTaquile




















                           




Après toutes ces explications sur la vie locale, et une démonstration de « lessive » naturelle à base d'une plante dont je n'ai malheureusement pas retenu le nom, il est 11h15, et on nous sert le déjeuner (ici aussi c'est un système de rotation qui désigne quels sont les restaurants ouverts tels jours). Au menu, une soupe de quinoa, suivi d'une trucha a la plancha, et pour finir, un thé de muña et coca. Le tout face au lac, une vue magnifique pour profiter de ce repas. 12H, il est temps de redescendre au deuxième port de l'île, où nous attend notre bateau. Il nous faudra une petite demi heure pour le rejoindre. Cette fois-ci, le chemin descend, et nous avons le droit à quelques 500 marches...Aie aie aie les genoux ! Une fois tous à bord du bateau, c'est parti pour 3 heures de voyage, avant de rejoindre Puno. Il fait beau, le soleil tape (crème solaire impérative!!), ce seront trois heures au rythme de l'eau, des nuages...un petit somme, et farniente...cela fait du bien !!

en train de faire le shampoing-lessive naturel à base d'une plante

le avant-après lavage est assez clair!

la vue pendant le repas















15h15, nous voilà de retour à Puno. Nous avons en notre possession un billet pour Arequipa, mais départ à 23h...nous décidons d'aller voir pour changer notre billet, un bus partant toutes les heures, on se dit que si on arrive à avoir le bus de 17h, ce serait bien (il y a 6h de trajet entre Puno et Arequipa). On se rend donc à la centrale de bus, mais on nous dit qu'il n'y a pas de place avant 20h...ce qui ne nous convient pas du tout, car cela nous ferait arriver à 2h du matin, et aucun de nous n'a la clé de sa maison...On décide donc de garder notre billet de 23h, on pose nos bagages en consigne (il faudra qu'on les récupère avant 21h), puis nous décidons d'aller faire un tour dans le centre. C'est samedi, il y a un grand marché dans la grande avenue près de la centrale...on se balade donc au milieu des fruits, légumes, viandes...le tout la plupart du temps à même le sol, sur des bâches. Comme à Puno il n'y a pas grand chose à faire, on se pose dans une petite glacerie pour déguster une bonne coupe. 


maïs violet



quinoa



feuilles de coca



17H30, on se balade un peu, il commence à faire froid et j'ai oublié mon manteau dans mon sac !! 18h, on entre dans une pizzeria, on commande, le temps d'attente sera long, mais finalement, cela nous arrange. Pendant ce temps là, on est au chaud !! Nous avons faim, on commande donc chacun une pizza familiar...quand on les verra arriver devant nous, on se rendra vite compte que nous avons eu les yeux plus gros que le ventre !!! On se régale, mais au bout de 5 parts, on est plus que calés...on prend donc ce qui reste à emporter, et hop, on monte dans un taxi direction la centrale de bus.



Il est 20h30, nous avons 2h30 à attendre...Ce sera long, la fatigue est là...et entre les cris « Cuzcoooooo Cuzcooooooo », « Arequipaaaaaaaa », impossible de se reposer !! 23h, nous voilà à bord du bus...c'est parti pour 6h de route durant lesquelles je ne dormirai presque pas...5h, nous sommes à Arequipa, 5h30, je frappe à la porte de chez moi, plusieurs fois avant que quelqu'un vienne nous ouvrir (heureusement, j'avais prévenu quand même avant, car je me sens mal de réveiller à cette heure là. On se pose dans la chambre, et on s'endort...7h, Lancelot part, je me repose encore un peu, mais ne dormirai plus. La journée du dimanche sera consacrée au repos !!


C'est la fin de ces vacances, qui furent extraordinaires !!!!


2 commentaires:

  1. Vous en avez fait des choses!!! Ca avait l'air genial en tout cas!!! contente que tu profites bien!!

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  2. Très belles photos ! J'ai adoré le commentaire sur l'espagnol: "il s'est présenté comme basque"...LOL

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