Après Cuzco et la Vallée Sacrée que
nous quittons le jeudi 6 au matin, et après un trajet de 6h en bus,
au milieu de paysages divers (lacs, montagnes enneigées,
bidonvilles, petits villages, zones plus désertiques, la ville de
Juliaca), nous arrivons à Puno, ville au bord du fameux lac
Titicaca, plus grand lac d'Amérique du Sud, à cheval entre Pérou et Bolivie.
Une fois de plus, c'est à la gare
routière que l'on trouvera notre logement, négocié qui plus est.
De 50 soles, on arrive à avoir la chambre à 30. La personne nous
donne une carte, et nous précise de dire qu'on vient de sa part.
On prend donc la direction du centre du
Puno, à 1,5km de là, en compagnie d'autres français rencontrés
dans le bus, on se séparera sur la Plaza de Armas, chacun en
direction de son hôtel. On trouve le notre, et quand on dit le prix
qu'on a négocié, le gérant tire un peu la tête...Qui plus est, il
n'y a plus de chambre double disponible, nous aurons donc une chambre
triple, ce qui lui fait perdre un lit. Mais nous, on ne démord pas,
on nous à dit 30, on ne paiera pas plus !!
Une fois qu'on a notre chambre, notre
objectif est de trouver l'agence que Ricardo (petit fils de la dame chez qui je loge) m'a recommandé. On
arpente donc la rue principale de la ville, puis des artères
secondaires, mais n'ayant pas l'adresse, on ne trouve pas.
Heureusement, j'ai le numéro de téléphone, un coup de fil plus
tard, René de son nom vient nous retrouver sur les marches devant la
cathédrale, nous explique ce que comprend le tour sur le lac, et on
se donne donc rendez-vous pour le lendemain matin.
Puno n'étant pas une ville au grand
attrait touristique, on visite la cathédrale puis on va se poser
dans un salon de thé. Au programme, un bout de gâteau mangue
chocolat, accompagné d'un maté de coca (il commence à faire froid,
et nous sommes en altitude, 3830m !!!).
Retour à l'hôtel, on a fait le tour
du centre, et il fait nuit...Une bonne douche chaude, et on ira
dîner, ce soir ce sera trucha. Et on a réussi à avoir le pisco
sour gratuit. Les nuits à Puno sont fraîches, c'est donc bien
couverte que je sors !!
Après ce dîner fort sympathique,
retour à l'hôtel...et on réalise que nous sommes juste au dessus
d'un bar karaoké, c'est donc soirée musicale dans la chambre,
malgré le fait que ça ne chante pas forcément très bien en bas.
Mais cela ne m'empêchera pas de m'endormir.
Le lendemain matin, après un petit déj
sous la véranda de l'hôtel, qui nous donne une vue sur la ville et
le lac, on descendra retrouver René qui attendra avec nous jusqu'à
ce que le mini bus arrive et qu'on grimpe dedans. D'ailleurs, 2
autres personnes qui étaient à l'hôtel monterons avec nous. On est
donc parti, direction le port. Nous serons au total un groupe d'une
trentaine de personnes, dont deux autres français, mais qui ont leur
propre guide. Une fois tous dans le bateau, une présentation général
du programme pour les 2 prochains jours, une présentation de la
nationalité de chacun (américain, italien, suisse, hawaienne,
allemand, espagnol (pardon, il s'est présenté en tant que
basque...), polonais, bref un bon melting pot principalement
européen), et on est parti pour Uros, archipel d'îles flottante. On
fera le voyage à l'arrière du bateau, je préfère être dehors, le
bateau n'étant pas mon moyen de transport préféré.
Au bout d'une petite heure, nous
arrivons dans l'archipel d'Uros, constitué d'environ 65 îles
flottantes. On nous dirige vers une des îles (c'est un système de
rotation, pour que chaque île reçoive équitablement les
touristes). Nous aurons le droit à l'île Machaqa Marka. Une fois
débarqué, on nous explique comment sont formées ces îles
flottantes (au passage, quand on pose le pied sur l'île, on sent
vraiment qu'on est sur l'eau). Ces îles sont construite en roseau
(totora). La base sont les racines de roseaux, qui forment des blocs,
qui sont joints entre eux, pour obtenir la taille souhaitée. Ces
blocs, une fois joints par un système de cordes, sont ancrés au
fond du lac (qui n'est pas très profond à cet endroit). Puis, sur
ces bases, plusieurs couches superposées de roseaux séchés forment
le terre plein. Les maisons, le mobilier et les bateaux sont
également tous construits à partir du roseau. Sur chaque îles
vivent 2 à 3 familles, qui se chargent de l'entretien de leur île.
Chacune à un « chef », et l'ensemble de l'archipel a un
« maire » . Tous les 2 mois environ, il faut
remettre une couche de roseau, pour que la plate-forme de l'île ne
soit pas trop humide.
Une fois la présentation faite, on est
réparti dans les différentes maisons de l'île, où la famille nous
expose son artisanat...se retrouver à 6 touristes, donc 15m², avec
un étalage d'objet et tissus devant soi...avec la sensation de
devoir acheter, c'est un moment quelque peu désagréable, on ne sait
pas trop comment gérer le truc...comment dire qu'on voudrait sortir,
quand le passage est bloqué. Finalement, une française qui se
trouvait dans la même maison que nous prend l'initiative de se
lever, nous la suivrons bien soulagé ! Nous avons ensuite le
droit à deux chansons par les habitants de l'île, une en quechua,
l'autre en espagnol. Puis on nous propose de monter à bord de leur
bateau, qu'ils appellent leur Mercedes Beinz, afin de rejoindre une
île juste à côté. Nous refuserons, 10 soles pour ça...c'est
vraiment abusé. Alors qu'un groupe part avec ce bateau, nous
remontons à bord de celui qui nous a amené jusqu'à l'île, et
direction l'autre île, Hananpacha. Un petit tour, ici c'est surtout
artisanat, bar, et on peut aussi faire tamponner son passeport,
contre 1 sol...par principe, je ne ferais pas tamponner le mien.
Bilan de cette première étape sur l'île, je m'attendais à
rencontrer une attraction touristique (après plusieurs lectures de
plusieurs guides et forums), et c'est bien le cas...malgré tout,
cela reste intéressant de voir comment sont construites ces îles,
et comment durant très longtemps, le peuple Uros a vécût de cette
façon là...Quant à savoir si aujourd'hui, ces gens vivent encore
vraiment toute l'année sur les îles, cela restera un mystère...on
veut nous le faire croire, mais j'ai quand même du mal à adhérer...
shéma de comment sont construites les îles d'Uros |
Après un petit problème de batterie,
nous voilà partie pour 3 heures de navigation, direction l'île
d'Amantani, qui se trouve à 36km de Puno...oui, 3h30 pour parcourir
à peine 40km...je vous laisse imaginer la vitesse du bateau, on a le
temps de profiter du paysage !!!
Vers 14h30, nous débarquons sur
Amantani, île d'environ 10km², où vivent plus ou moins 800
familles (soit environ 4000 habitants), repartis en 8 communautés.
Ici aussi, c'est un système de rotation qui désigne dans quelle
communauté nous serons hébergés. Pour nous, ce sera la communauté
Occosuyo. On est donc attendu au port, par des femmes
majoritairement. On est réparti par 2, 3 ou 4 dans chaque famille.
Nous serons avec un couple italo-espagnol, et c'est Ester qui nous
ouvrira les portes de la maison où elle vit avec ses parents (ses 2
autres sœurs étant mariées, elles vivent avec leur maris et
enfants dans des maisons voisines). Après une petite ascension, nous
voilà arrivé, on nous montre notre chambre (attention la tête, les
portes sont basses!!), puis nous avons une petite demi heure
d'attente le temps de préparer le repas. On se baladera un peu, mais
pas trop loin, ça grimpe sec !!! On redescend, et on nous sert
le repas: sopa de quinoa, et une assiette avec différents sortes de
pommes de terres, de plusieurs couleurs, et aux goûts plus ou moins
sucrés, accompagné d'un morceau de fromage à moitié fondu et de
quelques crudités. C'est bon, mais je n'arriverai pas à finir mon
assiette, une fois de plus (trop de patate tue la patate!!). Et pour
finir, le traditionnel thé, qui ici sera une infusion de muña, une
plante locale, qui agit contre le mal d'altitude (il faut dire que le
lac est haut perché), contre les maux d'estomac...bref, c'est une
plante médicale qui sent bon, et dont le goût est plutôt agréable
(avec toujours les 3 cuillères de sucre...lol).
Après ce repas fort agréable, nous
montons accompagnés d'Ester jusqu'au terrain de foot local (et ça
grimpe dur!!!), où nous rejoignons le reste des touristes, dont
certains sont en train de faire un match (Pérou-Equateur ayant lieu
le soir même, ce sera donc Pérou contre touristes, je ne sais pas
qui a gagné, mais on voit que nous ne sommes pas habitués à
l'altitude...alors que les péruviens ont joué le match sans trop
d'effort, les non locaux ont souffert, et ont beaucoup tournés, car
le souffle se fait court!!). 16H45, le groupe commence l'ascension
jusqu'au temple de Pachapapa. Il me faudra un peu moins d'une heure
pour monter, le tout en ayant de la muña dans les mains, on frotte,
et on respire, ça donne un coup de peps, en effet, les poumons
tournent à plein régime !! Dur dur l'altitude !! Mais une
fois en haut, et après avoir fait trois fois le tour du temple,
comme la tradition le veut, le spectacle qui s'offre à nous est
splendide. Le soleil se couche, donnant au ciel des couleurs
diverses...dommage, il y a des nuages, nous ne verrons pas le soleil
disparaître dans le lac...mais le tout est quand même
magnifique !!! J'entreprends la descente avant que la nuit ne
vienne nous rattraper...Lancelot me rejoins au terrain de foot, et
c'est armé de sa lampe que nous commençons à redescendre vers la
maison. Nous ne savons pas si Ester vient nous chercher ou pas, nous
la croiserons en chemin...nous descendons donc ensemble. Il n'y a peu
d'électricité sur l'île, et donc pour une des premières fois de
ma vie, je me retrouve dans l'obscurité totale...pas de lampadaires,
rien que le ciel et les étoiles...Et lorsque je lève les yeux,
c'est juste grandiose. Je n'ai jamais vu un ciel pareil...Des
milliers d'étoiles brillent, on peut même voir la Voie
Lactée...S'allonger dans un champ, entouré du silence, et profiter
du spectacle...un moment unique et magique. Le froid me fera rentrer
au bout d'un petit quart d'heure, je me reposerai dans la chambre en
attendant le dîner, qui se composera d'une soupe de légumes et
d'une assiette de riz et pâtes aux petits légumes, un vrai régal
(je finirai mon assiette, un miracle!!). Un thé pour finir, il est
l'heure de se préparer pour la soirée. En effet, une petite fête a
lieue, et on nous propose de revêtir les tenues locales. Me voilà
donc avec un haut blanc brodé à fleurs, une sous-jupe jaune, une
jupe bleue, une ceinture multicolore, et le châle noir brodé à
fleurs. Lancelot revêtira un pancho et un bonnet, et nous voilà
parés !! On se rend à la salle communale, où tous les
touristes sont comme nous ! Un groupe joue quelques morceaux, on
nous invitera à danser...mais ici, rien de bien compliqué, on fait
une ronde et on tourne en rond, pas de pas spéciaux. Par contre, une
danse de 3 minutes et on est tous à bout de souffle...danser à plus
de 4000m d'altitude, et qui plus est avec les chaussures de rando aux
pieds...c'est pas ce qu'il y a de plus facile !! Après 3 ou 4
danses, et 6 ou 7 morceaux de musique, il est l'heure de rentrer.
22H, au lit !! On met le réveil à 5h30 le lendemain matin pour
profiter du coucher de soleil.
Après une bonne nuit, quand le réveil
sonne, on n'a pas le courage de sortir des couvertures. J'ouvre le
rideau juste à côté de mon lit, et la vue est parfaite !! Ce
sera donc depuis mon lit que je profiterai du lever du soleil...la
classe quand même !! Le ciel passe de couleurs pastels à des
couleurs plus fortes, et le soleil finira par sortir entre 2
arbres... il est 6h, il reste une heure avant le petit dèj, on se
recouche donc !!
l'île de Taquile, vue depuis Amantani |
7h, le petit dèj est prêt...et qu'est
ce qu'on se régalera !!!! Des sortes de petits pains frits,
fait à l'instant...j'en mangerai 5, accompagnés de beurre et de
confiture. Une fois le ventre plein, on se rend au port, où notre
bateau part à 8h. Tout le monde est là, il ne manque qu'un
guide...on partira sans lui. Direction l'île de Taquile, à une
heure de navigation. On nous dépose sur un côté de l'île, puis
une petite ballade de 45 minutes pour rejoindre la place centrale. Ça
grimpe un peu, puis le chemin devient plat, ce qui permet de plus
profiter du paysage. Le bleu profond du lac, le bleu azur du
ciel...les terrasses cultivées, les petits villages...on se croirait
au paradis !!! 10h15, nous voilà sur la place. On attend un
petit quart d'heure que tout le monde arrive, puis on va s'installer
dans un restaurant. Là, un guide nous expliquera les différents
chapeaux,ceintures et châles de l'île, suivant la situation de la
personne. Il y a un bonnet pour les enfants, un bonnet pour les
célibataires, un autre pour les hommes mariés, et un autre pour les
« responsables ». Une ceinture beige pour les
célibataires, et une rouge pour les mariés. Pour ces derniers, une
moitié de la ceinture est en tissu, l'autre moitié en tissu mélangé
aux cheveux tissés de la femme. Sur cette île, une fois qu'on est
marié, c'est à vie, le divorce n'existe pas ! Et pour les
femmes, le châle n'est pas tissé comme sur l'île d'Amantani, mais
à 4 pompons, un à chaque extrémité. Et le châle est porté
différemment selon si célibataire ou mariée. Et ici, les choses
sont simples. Lors de la fête de l'île, les jeunes hommes demandent
aux jeunes filles célibataires si elles acceptent d'être leur
promise. Ici, on ne répond pas de façon compliquée...on montre un
pompon. Celui du oui, ou celui du non. Si c'est celui du oui, il y a
un an environ de « fiançailles » avant le mariage,
histoire de voir si on peut vivre ensemble ou pas. Et une fois qu'on
a passé ce cap des un an, c'est finit ou c'est pour la vie. Il y a
environ 2200 habitants sur l'île.
Ester, notre hôte |
Amantani vue depuisTaquile |
Après toutes ces explications sur la
vie locale, et une démonstration de « lessive »
naturelle à base d'une plante dont je n'ai malheureusement pas
retenu le nom, il est 11h15, et on nous sert le déjeuner (ici aussi c'est un système de rotation qui désigne quels sont les restaurants ouverts tels jours). Au menu,
une soupe de quinoa, suivi d'une trucha a la plancha, et pour finir,
un thé de muña et coca. Le tout face au lac, une vue magnifique pour profiter de ce repas. 12H, il est temps de redescendre au
deuxième port de l'île, où nous attend notre bateau. Il nous
faudra une petite demi heure pour le rejoindre. Cette fois-ci, le
chemin descend, et nous avons le droit à quelques 500 marches...Aie
aie aie les genoux ! Une fois tous à bord du bateau, c'est
parti pour 3 heures de voyage, avant de rejoindre Puno. Il fait beau,
le soleil tape (crème solaire impérative!!), ce seront trois heures
au rythme de l'eau, des nuages...un petit somme, et farniente...cela
fait du bien !!
en train de faire le shampoing-lessive naturel à base d'une plante |
le avant-après lavage est assez clair! |
la vue pendant le repas |
15h15, nous voilà de retour à Puno.
Nous avons en notre possession un billet pour Arequipa, mais départ
à 23h...nous décidons d'aller voir pour changer notre billet, un
bus partant toutes les heures, on se dit que si on arrive à avoir le
bus de 17h, ce serait bien (il y a 6h de trajet entre Puno et
Arequipa). On se rend donc à la centrale de bus, mais on nous dit
qu'il n'y a pas de place avant 20h...ce qui ne nous convient pas du
tout, car cela nous ferait arriver à 2h du matin, et aucun de nous
n'a la clé de sa maison...On décide donc de garder notre billet de
23h, on pose nos bagages en consigne (il faudra qu'on les récupère
avant 21h), puis nous décidons d'aller faire un tour dans le centre.
C'est samedi, il y a un grand marché dans la grande avenue près de
la centrale...on se balade donc au milieu des fruits, légumes,
viandes...le tout la plupart du temps à même le sol, sur des
bâches. Comme à Puno il n'y a pas grand chose à faire, on se pose
dans une petite glacerie pour déguster une bonne coupe.
maïs violet |
quinoa |
feuilles de coca |
17H30, on se
balade un peu, il commence à faire froid et j'ai oublié mon manteau
dans mon sac !! 18h, on entre dans une pizzeria, on commande, le
temps d'attente sera long, mais finalement, cela nous arrange.
Pendant ce temps là, on est au chaud !! Nous avons faim, on
commande donc chacun une pizza familiar...quand on les verra arriver
devant nous, on se rendra vite compte que nous avons eu les yeux plus
gros que le ventre !!! On se régale, mais au bout de 5 parts,
on est plus que calés...on prend donc ce qui reste à emporter, et
hop, on monte dans un taxi direction la centrale de bus.
Il est
20h30, nous avons 2h30 à attendre...Ce sera long, la fatigue est
là...et entre les cris « Cuzcoooooo Cuzcooooooo »,
« Arequipaaaaaaaa », impossible de se reposer !!
23h, nous voilà à bord du bus...c'est parti pour 6h de route durant
lesquelles je ne dormirai presque pas...5h, nous sommes à Arequipa,
5h30, je frappe à la porte de chez moi, plusieurs fois avant que
quelqu'un vienne nous ouvrir (heureusement, j'avais prévenu quand
même avant, car je me sens mal de réveiller à cette heure là. On
se pose dans la chambre, et on s'endort...7h, Lancelot part, je me
repose encore un peu, mais ne dormirai plus. La journée du dimanche
sera consacrée au repos !!
C'est la fin de ces vacances, qui
furent extraordinaires !!!!
Vous en avez fait des choses!!! Ca avait l'air genial en tout cas!!! contente que tu profites bien!!
RépondreSupprimerTrès belles photos ! J'ai adoré le commentaire sur l'espagnol: "il s'est présenté comme basque"...LOL
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